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CTO, Centre de Transit et d'Orientation pour enfants libérés des forces et groupes armés – Centre pour les enfants soldats démobilisés

1. Sensibilisation ou formation des officiers militaires FARDC (ou des commandants des groupes armés) sur les droits et la protection des enfants en situation de conflits armés

Des formations sont organisées conjointement par l’UNICEF (Fond des Nations Unies pour l’Enfance), la MONUSCO (Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo) et le BVES afin de sensibiliser et d’informer les militaires sur les droits de l’enfant et la protection de ceux-ci, avec un focus sur le DDR enfants (programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion des enfants). Les mêmes formations sont, dans un deuxième temps, organisées pour les organismes de la société civile.

2. Négociation avec les forces et groupes armés pour la libération des enfants

Une fois sensibilisés ou formés, le BVES peut débuter les difficiles et longues négociations avec ces chefs militaires ou chefs de guerre pour obtenir la libération des enfants soldats.

Le terme EAFGA – Enfants Associés aux Forces et groupes Armés – désigne toute personne âgée de moins de 18 ans qui est ou a été recrutée ou utilisée par une force ou un groupe armé à quelque titre que ce soit; cela comprend de manière non limitative les enfants, garçons ou filles, utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers, espions ou exploités à des fins sexuelles.

Dans ces actions, le BVES coopère étroitement avec l’UEPNDDR (Unité d’Exécution du Programme National DDR, ancienne CONADER), la Section Protection de l’Enfant de la MONUSCO (ancienne MONUC) et l’UNICEF.

3. Accueil et prise en charge des ESFGA au CTO-BVES (Centre de Transit et d’Orientation)

Les ESFGA (Enfants Sortis des Forces et Groupes Armés) sont vérifiés et certifiés EAFGA (Enfants Associés aux Forces et Groupes Armés), libérés ou sortis, et conduits au CTO où ils sont accueillis chaleureusement (les filles sont séparées des garçons) et reçoivent une assistance humanitaire variée.

Ils bénéficient d’un suivi médical et d’un accompagnement psychosocial contre les effets des traumatismes ainsi que d’une remise à niveau scolaire ou de cours d’alphabétisation s’ils ne sont jamais allés à l’école. Ils jouissent également d’une orientation quant à leur vie future afin de définir s’il faut les diriger vers l’éducation non-formelle, l’éducation formelle ou l’apprentissage professionnel. Les assistants sociaux aident également les enfants à élaborer leurs projets personnels de développement.

Leur séjour dure environ 3 mois. C’est le temps minimum pour que l’encadrement transitoire facilite le passage de la vie militaire à la vie civile et à la réintégration familiale. Et le temps nécessaire au BVES et ses partenaires pour faire la recherche et la médiation familiale ou communautaire, retrouver les familles et procéder à la réunification des enfants, avec une attestation officielle de sortie des forces et groupes armés délivrée par le Commandant de la Région Militaire.

Les principaux objectifs du CTO :

  • Assurer la réhabilitation physique et psychologique des enfants soldats démobilisés
  • Faciliter la réintégration familiale et communautaire
  • Protéger l’enfant contre toute forme de re-recrutement.

Pour y parvenir, un programme pédagogique est exécuté jour et nuit par des assistants et encadreurs sociaux, avec des activités diversifiées, créatives et récréatives. Les enfants participent à des animations thématiques sur le VIH-SIDA, les droits de l’Homme, la cohabitation pacifique, la lutte contre les antivaleurs, le développement, la prévention des re-recrutements après le retour en familles et communautés, etc.

4. Réunification familiale et communautaire

De manière générale, la réunification familiale est la solution préférable à toute autre solution alternative, lorsque les conditions de l’enfant, de la famille et de l’environnement (sécuritaire et communautaire) le permettent. Parmi les différentes solutions de réinsertion dans un milieu de vie, priorité est donc faite à la réunification des enfants avec leur famille nucléaire ou élargie, le plus vite possible. Les enfants pour lesquels la réunification familiale a été impossible sont orientés vers des Foyers pour Jeunes Autonomes (FJA) et suivis par le BVES.

Afin de préparer les enfants à rentrer au sein de leurs familles, ils reçoivent également une assistance matérielle (habits, chaussures, etc.). La cérémonie de réunification familiale est officielle et contribue à sensibiliser la communauté contre le re-recrutement des enfants soldats démobilisés.

5. Suivi et appui à la réinsertion économique à base communautaire des ESFGA réunifiés en familles

Apres la réinsertion familiale d’un enfant, le BVES effectue un suivi et se rend mensuellement sur le terrain afin d’évaluer la situation, l’évolution de son projet de vie et envisager une éventuelle réorientation si nécessaire.

Les enfants soldats démobilisés choisissent soit de retourner à l’école, soit d’apprendre un métier générateur de revenus au sein de leurs communautés respectives. Le BVES apporte un soutien financier et matériel à chacun de ces projets de réinsertion des enfants.

6. Prévention du recrutement ou du re-recrutement

Outre la récupération scolaire des catégories d’enfants à risque (enfants déplacés ou retournés, enfants des rues, enfants non accompagnés, etc.), à travers ses centres de rattrapage scolaire (CRS), le BVES favorise la création et la coordination de noyaux communautaires pour la protection des droits des enfants. Des contacts fréquents concernant la protection des enfants sont organisés par les volontaires de terrain du BVES et les animateurs des structures communautaires de protection des droits des enfants avec les Officiers FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et d’autres commandants des groupes armés.


CT- ENA, Centre de Transit pour les Enfants Non Accompagnés – Centre pour la protection des petits enfants et des filles séparés de leurs familles à la suite de la guerre

Au cours du travail de négociations avec les forces et groupes armés pour la libération des enfants soldats, d’autres catégories d’enfants sont récupérés par le BVES, à savoir les ENA (Enfants Non Accompagnés). Parfois ce sont des enfants des familles des groupes armés, capturés par les FARDC lors des combats et retrouvés en prison.

Ils sont alors placés au CT-ENA, Centre de Transit pour les Enfants Non Accompagnés ou séparés involontairement des familles à la suite de la guerre, où ils bénéficient de services variés et de la recherche familiale. 


CRS, Centres de Rattrapage Scolaire

Le BVES, c’est aussi ses 29 centres de rattrapage scolaire(CRS) créés dans les communautés en proie à l’insécurité au Sud-Kivu. Ce sont des centres de récupération scolaire des catégories d’enfants à risque (enfants déplacés ou retournés, enfants des rues, enfants non accompagnés, etc.).

Ils délivrent le certificat de fin de cycle primaire au bout de 3 ans. Ces structures fonctionnent à la fois comme stratégie de prévention des violations des droits des enfants (recrutements par des forces et groupes armés, exploitation sexuelle, etc.), mais également comme moyen de récupération et de réinsertion de milliers d’enfants affectés par la pauvreté et les conflits armés.


CDPDE, Centre de Documentation et de Plaidoyer pour les Droits des Enfants

Ce Centre vise à créer une bibliothèque vivante où animateurs, jeunes, enfants et autres chercheurs en matière des droits des enfants viennent se ressourcer et susciter un débat critique sur la situation de ces droits en RD Congo. Le Centre mobilise actuellement l’assistance en vue de recevoir des livres. Une Salle des réunions est entrain d’être équipée et reçoit déjà plusieurs visiteurs par mois.


CPDJF, Centre pour la Protection des Droits de la Jeune Fille

Ce centre fait la promotion des droits de la femme dès leur plus jeune âge. Il offre des services importants aux jeunes filles tels assistance humanitaire, assistance scolaire, soins médicaux, conseils. Les filles victimes du proxénétisme, des viols et violences sexuelles et d’utilisation dans les forces et groupes armés y sont accueillies avant de trouver des solutions de réinsertion communautaire.


CPDEDR, Centre pour la Protection des Enfants de la Rue

Le phénomène « enfants des rues » est important en RD Congo. Le BVES utilise cette structure transitoire pour la récupération, l’accompagnement psychosocial et la réinsertion familiale et communautaire, avec orientation à l’école ou à l’apprentissage professionnel, des enfants des rues.


Structures Communautaires pour la protection des droits de l’enfant : Noyaux, Réseaux et Commissions

Dans son approche communautaire de « protection des droits des enfants prise en main par la communauté », le BVES favorise la constitution de ces structures communautaires visant à responsabiliser les communautés de base dans la protection de leurs enfants, dans les quartiers les plus pauvres et insécurisés des villes et milieux ruraux.

Pour en savoir plus, nous contacter, s’il vous plait.